Quand la Mairie de Paris vous demande votre avis pour ne pas vous répondre, et quand elle se prévaut de sa communication alors qu'elle a tout décidé avant de vous consulter

Madame le maire de Paris,

dans votre empressement à ne point déplaire aux "forces de Progrès" qui manifestent régulièrement à travers Paris, dans la complaisance avec laquelle vous offrez l'espace public à n'importe qui, votre hostilité à l'égard du pékin moyen est devenue caricaturale.

J'en veux pour preuve cette mésaventure qui m'est survenue lorsqu'un policier m'a signifié que je ne pouvais pas traverser l'avenue avec mon deux-roues parce qu'elle était livrée à la procession des agents hospitaliers en colère . Pour être honnête, il ne l'a pas dit exactement comme cela. Je ne me souviens plus mais c'était plus direct.

"Hélas, Monsieur, lui dis-je, sans me départir pour autant d'une courtoisie à la Alphonse Allais, j'ai rendez-vous à deux cent mètres. - Tant pis, il faut faire le tour, mais je vous préviens ajoute t-il, non sans cruauté, c'est assez long, parce que tout est bloqué jusqu'au Boulevard. Garez-vous là et allez-y à pied". Comme la troupe des "Touche pas à mes RTT" était à la fois dense et déterminée autour de nous, j'ai choisi le seul endroit libre, le flanc du feu rouge à ma gauche, pour y garer mon engin, et j'ai traversé discrètement cette foule laborieuse, bariolée, bon-enfant, mais vigilante sur ses acquis sociaux.Après mon rendez-vous, au bord de l'esplanade vide, au milieu des poubelles débordant de tracts et de banderoles roulées, je retrouve mon deux-roues avec une carte-amende libellée "Stationnement interdit d'un véhicule motorisé dans une promenade" . Je n'ose croire que l'agent qui m'a conseillé de me garer soit aussi, comme dans le Gendarme de Saint Tropez, celui qui m'a dressé le PV. J'appelle donc aussitôt le commissariat voisin, pour m'entendre répondre avec un dédain navré : "Mais Monsieur, c'est une contravention de la Brigade des parcs et jardins". D'après le ton, on comprenait que ces gens n'avaient rien à voir avec la noble mission des gardiens de la paix et qu'en somme il était notoire qu' ils ne savaient plus quoi inventer pour empoisonner le monde.

Madame le Maire, puisque vous êtes leur supérieure, puisque vous êtes l'empoisonneuse en chef, je vous prie de recevoir ici ma dose d'antidote.

Aucune réponse au courrier "Paris Connect", à l'autre non plus évidemment. Contravention reçue et payée sous peine de procédure judiciaire devant le Tribunal de proximité, "vous ferez l'objet d'une convocation" etc., (très commode quand vous êtes provincial).  A la fin, vous envoyez cinquante euros (si contestation=35 de plus) et vous vous promettez de soulever la question publiquement par voie de presse. C'est fait. Partout, dans l'esbroufe, le mépris, l'absurdité administrative au quotidien, le mensonge (la mairie de Paris lance une consultation à propos des voies sur berge alors qu'elle a déjà commandé les travaux), la prétention communicante (on se souvient des tickets de résident qui devaient comporter une case "transgenre"), l'équipe municipale réalise le score maximum. Le sommet étant évidemment la contravention "dématérialisée", c'est à dire que la Mairie vous colle un PV sans vous le dire, sans vous laisser un papier sur le parebrise, et qu'elle peut donc vous verbaliser trois fois de suite.